Art / PouVoir ?
est un nouveau cycle de sorties interrogeant les relations entre l’art et le pouvoir ? À l’heure où Nicolas Sarkozy a créé un "conseil pour la création artistique" et où nous fêtons les cinquante ans du ministère de la culture, cette question nous semble pertinente. Comment les pouvoirs, qu’ils soient économiques (sortie 3) politiques ( sortie 4) ou cultuels (sortie 1), ont ils mis en œuvre leurs projets avec le concours des œuvres d’arts ? L’œuvre d’art peut-elle simplement être réduite à l’état de moyen ; comment nous permet-elle d’interroger artistiquement le pouvoir qu’elle sert ? Les relations entre artistes et pouvoir sont nombreuses car les arts plastiques sont nécessairement tributaires de ses commanditaires. Cependant ce qui fait la grandeur des artistes est probablement leur capacité à ne pas servir littéralement le propos du maître d’œuvre mais bien de le problématiser.

Pour cette première sortie de la saison, nous tenterons un prologue à l’exposition « comme des rois mages » à la Chapelle des Calvairiennes en découvrant l’importance des « images lumières » que sont les vitraux par la découverte de chefs d’oeuvres séparés par à peine huit cents ans d’histoire ! Le matin au coeur de l’île de la Cité, dans les vestiges de la résidence et du siège du pouvoir des rois de France, du Xe au XIVe siècle, Saint-Louis fit construire une chapelle remarquable notamment par ses vitraux. Les hautes verrières, dont les deux tiers sont d’origine, constituent l’ensemble le plus complet de l’art du vitrail au XIIIe siècle. Nous découvrirons aussi à quelques pas de la chapelle d’autres rosaces à Notre Dame de Paris … Du rayonnant ( N.D.PARIS) au flamboyant ( St Chap.) … L’après-midi suite à la pause déjeuner nous irons à la « Sainte Chapelle du béton armé ». Consacrée en 1923, Notre-Dame du Raincy est une icône de l’architecture moderne. Pour la première fois, des architectes, les frères Perret, que nous avons découvert lors de la sortie « béton à Paris » en 2005 et lors de la sortie au Havre en 2008, conçoivent une église entièrement en béton armé et l’affichent délibérément. La légèreté de ses colonnes élancées et la lumière des grandes verrières aux variations chromatiques subtiles, signées de Marguerite Huré et Maurice Denis, définissent une esthétique nouvelle.

Après une journée sur le vitrail, nous vous invitons en Touraine pour cette nouvelle sortie, un peu moins en lien avec notre thématique d’année, même si l’art et la vie de Max Ernst sont fortement en lien avec l’histoire politique et sociale du XXème siècle. Notre matinée se déroulera dans la ville de Tours où nous allons découvrir le musée des Beaux Arts et sa collection permanente : « Le Christ au jardin des Oliviers» de Andrea Mantegna chef d’œuvre du quattrocento, « La fuite en Egypte » de Rembrandt et bien sûr d’autres chefs d’œuvres et curiosités. En parallèle, nous vous visiterons une exposition exceptionnelle consacrée à Max Ernst (1891–1976), peintre, dessinateur, sculpteur et poète, qui a laissé à la postérité une œuvre unique et vaste. Avec les dadaïstes, il a révolutionné le monde de l’art ; avec les surréalistes, il a joué sur les frontières entre rêve et réalité. Ses innovations techniques, du collage jusqu’au dripping, ont introduit le principe du hasard dans l’art. Il est l’un des plus importants pionniers de l’avant-garde internationale du XXème siècle. L’après-midi, nous poursuivrons notre parcours au cœur du pays chinonais. En effet, après son exil aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, Max Ernst revient à Paris puis s’installe en Touraine. Il y retrouve son ami Alexander Calder et achète une maison à Huismes, dans la vallée de la Loire, où il vivra de 1955 à 1968. En 1953 Alexander Calder s’établit à Saché et en 1962 il s’installe dans un nouvel atelier d’une conception très futuriste et dominant la vallée de la Basse-Chevrière en Indre-et-Loire. Il n’hésite pas à offrir ses gouaches et de petits mobiles à ses amis du pays ; il fait même don à la commune d’un stabile trônant depuis 1974 face à l’église : une anti-sculpture affranchie de la pesanteur. Nous poursuivrons notre après midi dans l’atelier et la maison de Max Ernst où les créations que vous aurez vues le matin ont été pensées, développées… Ainsi, vous entrerez au cœur du lieu de production de l’artiste. Exceptionnellement dans la maison, Richard Fauguet rend hommage à Max Ernst. En fin de journée nous prendrons un dernier temps pour découvrir une série de photographies de Cécile Hartmann dialoguant avec de grandes aquarelles d'iceberg en train de fondre. Ses oeuvres, aux références très picturales, témoignent des formes de vie à "l'ère hypermoderne", à l'heure de la mondialisation et des bouleversements climatiques, écologiques ou idéologiques. Mais au delà des incertitudes de notre monde en mutation, c'est toujours le surgissement inattendu de la beauté et de la vie que l'artiste cherche à capter.

Pour cette nouvelle sortie, nous vous proposons une matinée au grand palais à Paris où vous pourrez découvrir l’exposition Monumenta : personnes de Christian Boltanski et aussi l’architecture de ce lieu construit à l’occasion de l’exposition universelle de 1900. De 12h30 à 14h vous disposez de votre temps à votre guise … pour ceux qui le souhaitent, nous vous conseillons la visite des collections permanentes du petit palais musée des beaux arts de la ville de Paris.
L’après-midi, nous poursuivrons notre parcours au cœur de l’exposition universelle par la traversée du pont Alexandre-III afin d’être ponctuels à notre prochain rendez-vous au cœur du pouvoir non plus symbolique mais politique. En effet à 14 h, nous vous proposons une visite exceptionnelle de l’Assemblée Nationale et notamment de quelques commandes publiques de Delacroix dans la bibliothèque et dans le salon qui porte son nom, ou plus récemment d’Alechinsky, dans une rotonde et de Walter de Maria dans la cour d’honneur, mais aussi nous découvrirons des tapisseries et des statues.
Enfin nous prendrons aussi le temps de découvrir l’exposition collective Rest une proposition de Christophe Kihm à la Fondation d'entreprise Ricard.

La saison précédente, vous avez peut être découvert quelques commandes publiques au détour d’un jardin ou d’une place( sortie 4/5 à rennes et kerguéhennec) . Un printemps succédant à l’autre et riche de cette belle et première expérience, nous récidivons notre périple en car un peu plus au sud, de Nantes à Saint-Nazaire. nous vous proposons une matinée axée sur l’architecture de l’île de Nantes.
En effet nous découvrirons l'école d'architecture de Nantes, nouvellement livrée, ainsi que le palais de justice construit par Jean Nouvel en 2000, et un prototype de station-service de Jean Prouvé. Nous découvrions aussi des commendes publiques réalisées à l’occasion de la mise en place de ces architectures et aussi de la biennale ESTUAIRE avec notamment des œuvres de l’Atelier Van Lieshout, de Daniel Buren et Patrick Bouchain. Le midi vous pourrez déjeuner librement sur l’île de Nantes le long de la Loire (nombreux espaces vert pour un pic nique et aussi quelques restaurant dans ce nouveau quartier) et visiter l’exposition « le sourire du chat » au hangar à bananes.
L’après midi nous partirons pour Saint-Nazaire par la rive sud en nous arrêtant plusieurs fois. D’abord à Trentemoultou nous découvrions une œuvre de Roman Signer puis sur le Canal de la Martiniere avec Erwin Wurm et à Paimbœuf “le jardin étoilé” de Kinya Maruyama nous emmènera dans son univers poético-social.
Nous profiterons ce voyages pour découvrir les paysages de l’estuaire (Nous traverserons la Loire sur le pont de Saint Nazaire ou le paysage est fantastique !) et Éva Prouteau (qui nous accompagne toute la journée) nous donnera de précieux commentaires sur la biennale et les commendes publiques. À Saint Nazaire sur la Terrasse panoramique de l’écluse fortifiée, Felice Varini jouera de notre point de vue et sur le toit de la base sous-marine “Le Jardin du Tiers Paysage” de Gilles Clément nous mènera du blockhaus à un univers bucolique … Nous découvrirons aussi l'architecture de Finn Geipel pour la base des sous marin. Enfin nous terminerons notre journée par la visite de deux expositions : L’une de Guillaume Leblon en lien avec les rapports que l’art et l’architecture entretienne et l’autre dans une architecture surprenante nous regarderons les peintures de Dominique Figarella


Pour cette nouvelle sortie autour du monde animal, nous vous proposons une matinée au musée des Arts décoratifs. Nous vous guiderons pour deux visites, l’une sur l’histoire du design au XXème siècle avec des artistes comme Jean Prouvé, Charlotte Perriand ou Eileen Gray. Solenne Auger quand à elle nous guidera dans la galerie d’étude pour découvrir le nouvel accrochage qui confronte les styles et les époques sous l’angle de l’animal : mobilier, arts de la table, mode, textile, jouets, affiche, bijoux… Cette exposition révèle les multiples façons dont l’homme s’approprie l’animal et l’intègre au décor quotidien.

En plus nous découvrions environ 1.200 pièces de bijoux exposées derrière de grandes parois de verre qui couvrent la totalité des murs de la galerie. Ils offrent un panorama exemplaire de l’histoire du bijou et de la joaillerie du Moyen Âge à nos jours. Bagues, colliers, bracelets et broches sont présentés au sein d’un parcours chronologique, en parallèle à une vision technique des savoir-faire.

Le midi, nous vous proposons de déjeuner place des Vosges, soit dans une brasserie sous les arcades qui bordent la place, soit dans le jardin. La place des Vosges (place royale avant la Révolution) l’une des plus belle de Paris, se trouve dans le Marais, elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1954.

L’après-midi, nous poursuivrons notre parcours autour de la thématique entre le monde animal et la culture au cœur d’un cabinet de curiosité à l’échelle d’un autel particulier du marais. Ainsi Le musée de la Chasse et de la Nature illustre les rapports que l’homme entretient avec son environnement naturel, notamment à travers les traditions et pratiques de la chasse. Elles s’organisent autour de trois thèmes fondamentaux : Les instruments de la chasse, depuis les origines jusqu’à nos jours, les produits de la chasse : trophées et animaux naturalisés d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique et la représentation de la faune et de la chasse au cours des âges à travers des œuvres d’art notamment des peintures, estampes, sculptures, tapisseries, céramiques et pièces de mobilier.

Enfin nous terminerons cette journée en découvrant l’exposition "Karen Knorr, Fables - Photographies" au musée Carnavalet. Renard, tortue, lièvre et cigogne se mettent en scène sous l’objectif de Karen Knorr, créant une exposition lyrique à l’image des fables d’Ésope ou de La Fontaine.

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